Vérification de l’Icm d’un interrupteur (pouvoir assigné de fermeture en court-circuit)

Modifié le  Tue, 11 Feb 2020 sur 04:58 PM

Pourquoi vérifier l’Icm, que représente-t-il : 

Dans la norme IEC 60947-1 l'Icm est appelé "pouvoir assigné de fermeture en court-circuit", par opposition au "pouvoir assigné de coupure en court-circuit" Icn.


 Le "pouvoir assigné de coupure en court-circuit" n'est généralement pas défini pour les interrupteurs, car il concerne plutôt les protections qui doivent s’ouvrir lors de l’établissement d’un court-circuit.

 

Le danger encouru avec un Icm insuffisant est essentiellement d'endommager l'interrupteur en cas de fermeture alors qu'un défaut est présent en aval. L’appareil subit la valeur crête du courant de court-circuit Ip (valeur maximale instantanée du courant obtenue sur la première alternance du court-circuit), au moment même où ses contacts se ferment.


Cependant le danger d'endommagement existe aussi en cas d'ouverture sur court-circuit et même sans manœuvre de l'interrupteur : si la protection ne limite pas suffisamment la valeur crête du court-circuit, les contacts de l'interrupteur peuvent se souder.
 Ce problème n'existe pas si la protection et l'interrupteur sont correctement coordonnés.

 

La coordination d’un interrupteur avec une protection :

La coordination d’un interrupteur avec sa protection couvre un sujet plus large :

  • Tenue thermique de l’interrupteur en fonctionnement normal (choix du calibre adapté par rapport à la protection associée)
  • Tenue thermique de l’interrupteur en court-circuit (durant l’élimination du court-circuit par la protection associée)
  • Tenue mécanique de l’interrupteur en court-circuit (durant l’élimination du court-circuit par la protection associée)

Pour la tenue en court-circuit, il existe 2 manières de vérifier la coordination entre la protection et l'interrupteur :

  • par les tables d'association du fabricant (méthode recommandée lorsque les 2 appareils sont de même marque et que ces tables sont disponibles)
  • par comparaison de l'Icw de l'interrupteur avec la courbe de limitation thermique de la protection (tenue thermique...) et comparaison de l'Icm de l'interrupteur avec la courbe de limitation en courant crête de la protection (tenue mécanique...).


 La 2ème méthode amène des résultats moins élevés car elle se base sur des caractéristiques normalisées des appareils plutôt que sur des tests réalisés par le fabricant.

 

Les exigences de la norme NF C15-100 :

La NF C15-100 reste floue sur les vérifications obligatoires :
 - le §536.1 indique seulement : "Pour le choix du courant assigné de ces dispositifs, les prescriptions du paragraphe 535.3.2 s’appliquent, sauf pour les dispositifs assurant seulement une commande fonctionnelle."

- le §535.3.2 (qui concerne normalement les inters-différentiels mais donc aussi, au moins pour partie, les interrupteurs en général) aborde en réalité 2 sujets : le choix du calibre de l'interrupteur et sa tenue aux courts-circuits. Tel qu'il est rédigé, nous pouvons comprendre que la vérification de la tenue aux courts-circuits ne concerne que les interrupteurs différentiels.

Dans les notes, il est indiqué "Dans ce cas, il y a lieu de les associer à un dispositif de protection contre les courts-circuits déterminé selon les caractéristiques de coordination fournies par le constructeur".

 

Les préconisations des fabricants :

Dans les faits, les constructeurs fournissent souvent des tables de coordination non seulement pour les interrupteurs-différentiels, mais aussi (et surtout !) pour les interrupteurs. Et ils exigent de tenir compte de ces tables de coordination, qui assurent à la fois la tenue thermique et la tenue mécanique des interrupteurs.
 

Les vérifications dans Lise :

Lorsqu’une table de coordination du fabricant est disponible, Lise effectue la vérification avec cette table et vous assure ainsi la conformité à la fois à la norme et aux préconisations du fabricant.

Lorsqu’aucune table de coordination n’est disponible, Lise utilise alors les valeur Icw et Icm de l’interrupteur :

  • il nous apparaît évident qu'il faut assurer la tenue thermique de l'interrupteur (au même titre qu’on assure la tenue thermique des câbles) pendant le temps nécessaire à la protection pour éliminer le court-circuit (l'interrupteur restant fermé pendant ce temps). Cette vérification (en lien avec Icw) génère donc un message de non conformité le cas échéant.
  • la nécessité de vérifier la tenue mécanique (en lien avec Icm) est plus discutable, et cette vérification génère donc un message d'information le cas échéant.
     Attention également, si l’interrupteur est commandé par un relai différentiel, il nous semble important de vérifier l'Icm comme avec un interrupteur-différentiel.

 


 Dans l’exemple ci-dessous, le message est de type information (en bleu), il n'y a donc pas de caractère d'obligation si l'objectif est seulement la conformité à la C15-100 :


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